7 février 2006 - Jour de ta disparition

Le soir du  11 janvier 2006, alors que nous attendions, Alexandre, Ludovic et moi, le spécialiste qui devait (nous l'avons su par la suite) nous demander l'autorisation de te mettre dans un coma artificiel afin que tu ne te vois pas 'partir', celui-ci est venu (avec plus d'une heure de retard) t'annoncer : 'Magali, nous avons peut-être un greffon pour toi cette nuit'.

Il faut imaginer notre joie, nos pleurs ... Magali allait être sauvée ! Toute la soirée, nous t'avons accompagnée, tu tenais la petite main de ton fils, tout le service de pneumologie était dans ta chambre, vous vous échangiez vos numéros de téléphone et vos adresses. C'était magnifique. Tous riaient, pleuraient ...

Tu es partie au bloc à 23 heures ; je suis restée toute la nuit à l'hôpital. Je voulais être près de toi. Le lendemain matin à 6 heures, les chirurgiens m'ont fait un bref compte-rendu. La greffe s'était passée normalement ; je pouvais rentrer me reposer à la maison et revenir te voir en réanimation l'après-midi même.

Ce que nous avons fait, Ludovic et moi ... et l'accueil nous a fait l'effet d'une douche glacée, d'un déluge qui s'abattait sur nous. Ils ne savaient ce qui se passait. Ton état s'était dégradé dans la matinée du mercredi 12 janvier. Etait-ce un problème sur le Greffon ? Est-ce ton autre poumon qui faisait obstacle à ce que le nouveau poumon ne redémarre  pas normalement ? Est-ce ton état de santé au préalable qui a fait que ton état s'empire  ? Ils ne pouvaient répondre à nos questions. L'anesthésiste m'a même dit 'vous savez, j'ai endormi une mourante'. Dur, très dur. Ils ont proposé que ton frère vienne te voir alors que c'était strictement interdit. J'avais trop peur. Une peur terrible. J'avais la gorge nouée, mal au ventre. PEUR. ATROCEMENT PEUR.

Pendant 3 semaines, j'allais chaque jour avec Ludovic te voir. On te stimulait. On t'avait emporté ton parfum préféré, on te faisait écouter ta musique favorite, on te passait en boucle la voix de ton fils. Nous étions prêts à tous. On te parlait. On te disait de t'accrocher ; que tu étais très forte ; que tu allais réussir parce que tu avais beaucoup de volonté. On te disait qu'on t'aimait très fort. Parfois tu semblais nous entendre et cela nous rassurait. On apprenait à lire les machines. Je sais aujourd'hui ce qu'est une 'ECMO' ! (machine en quelque sorte qui respire en partie à la place du patient). On ne s'habituait pas par contre aux comptes-rendus médicaux très pessimistes et alarmistes ... Mais pouvaient-ils nous mentir ? Ils faisaient certainement tout ce qu'il fallait. Ils tâtonnaient, pour reprendre leur terme. Chaque nuit, je téléphonais à ton infirmière. Plusieurs fois par nuit. Des comptes-rendus parfois qui m'inquiétaient et d'autres qui me réconfortaient un peu.

Ton état s'empirait ; les chirurgiens ont décidé de te ramener au bloc le 4 février. Tout l'après-midi, Serge et moi, avons attendu dans le hall de l'hôpital. 6 heures de bloc. Au préalable, ils nous avaient dit 'ce n'est pas certain que Magali en revienne'. Trop dur. Enfin, le soir tu étais toujours là et je me disais : elle a déjà franchi tant d'obstacles, donc elle va réussir. Le verdict est tombé : le greffon était fichu ! Tu fus mise à nouveau sur une liste d'attente super urgente ...

MAIS LE 7 FEVRIER, LE MATIN, TU T'ES ETEINTE.

La veille j'étais allée te voir et je suis revenue à la maison en disant 'nous sommes en train de perdre Magali' mais en même temps JE NE LE VOULAIS PAS. C'était trop ignoble. Inhumain. Je ne pouvais l'admettre. C'était impensable. Je me haïssais d'avoir dit cela. Impossible. NON pas toi ma petite fille chérie. Tu t'étais tant battue que c'était tout simplement inimaginable.

Quand l'hôpital m'a téléphoné ce mardi matin-là, j'étais encore dans mon lit, seule à la maison ... J'ai trop de chagrin en repensant à ces moments. Je ne me souviens que vaguement que je ne pouvais pas composer un numéro de téléphone tellement je tremblais. Un cauchemar, et je ne souhaite à personne de vivre de tels moments. Je hurlais ma douleur. C'est une souffrance inexprimable.

Puis je suis allée te voir ; je ne peux ici raconter mon ressenti, ma souffrance immense, ma peine infinie. Une partie de mon coeur, de mon âme, de mon corps s'en allaient en même temps que toi.

Comme une automate, j'ai subi les jours qui ont suivi. Plus rien n'avait d'importance.

Un autre moment  difficile a été celui lorsqu'ils t'ont mis dans le cercueil : je ne pouvais plus te toucher, caresser ta peau si douce, et cela me paraissait impensable. Tout simplement IMPOSSIBLE. C'était un horrible cauchemar dont j'allais sûrement me réveiller ... Ce fut un déchirement intense ...

La photo ci-dessous, tu l'as emportée avec toi avec celle de ton fils et aussi un dessin que Mélissa ta cousine t'a spécialement réalisé.

Toi, ton frère et moi

 Ta dernière demeure

 Tu seras toujours au fond de moi. Je te serre contre mon coeur. Je t'aime ma petite fille

Commentaires (20)

1. Sylvie 08/07/2006

Il n'y a pas de mot qui sort ... Une année noire, plus que noire ; parce que Toi Magali, ta sale maladie. Je ne t'oublierai jamais.
Ta maman a fait un blog en ton souvenir vraiment beau, en ton honneur.
Repose en paix. Je sais que l'on se reverra.

2. Mélanie 08/07/2006

Ce jour là a été plus que terrible pour nous tous. On ne t'oubliera JAMAIS. Tu resteras à jamais dans nos coeurs. On ne peut s'empêcher de penser à toi.
Ta maman a fait ce blog en ton souvenir. Il est vraiment trop beau !!!
Tu nous manques plus que tout.

3. mimosas 11/07/2006

Les larmes me montent aux yeux..
Que dire quand on lit ces derniers moments de son enfant.
La souffrance d'une mère
Non rien ne peut le décrire ni en paroles.
NON rien absolument rien...
Les larmes et les souvenirs..

4. Meline 11/07/2006

C'est dur de lir tout cela . C'est un magnifique hommage à vote fille si courageuse . Cela me rappel à moi aussi les moments passées à l'hôpital où moin frère était dans le coma . Les larmes sont là . Je trouve tellement cela injuste , cette maladie qui a pris votre fille , le fait d'attendre ce greffon salutaire . J'imagine votre attente . Je vous souhaite beaucoup de courage ainsi qu'à votre famille . elle doit vous regarder de là haut , veillez sur vous , sur son fils . VOus laissez ici la mémoire de votre fille , que votre petit fils lira sans doute un jour , il ne pourra être que fier de sa maman , de sa mamy. courage , accrochez vous .
Emeline petite soeur d'Aurélien

5. marilili 11/07/2006

je suis effondrée et je pleure sans cesse,ce dernier jour me fait tellement penser a celui de lucile
j'aurais toujours une pensée pour magali
repose en paix jolie magali

6. Patricia 11/07/2006

J'ai la gorge nouée, les larmes aux yeux. Magali était si jolie et ce petit garçon qui reste sans maman... C'est triste.
Je te souhaite beaucoup de courage Isabelle et je suis certaine que c'est du ciel que tu recevras toute la force dont tu as besoin, que ta fille chérie t'enverra.
Je t'embrasse très très fort. Reçois toute mon amitié.
Patricia/Abella de la gentiane, maman d'Emmanuel.

7. melissa 11/07/2006

tu t'en es allé à croire qu'içi sur cette terre on vit tous pour s'aimer puis pour perdre les gens que l'on aime. et c'est à ce moment la que l'on sait ce que c'est que la vraie souffrance de perdre une personne que l'on aime, de perdre son enfant pour toi Isabelle, on ne le souhaite jamais a personne certaines personne croit comprendre ce que c'est mais quand cela ne nous arrive pas on ne peut meme pas imaginer la peine qu'une mère doit ressentir. Nous étions la autour de toi Isabelle autour de Magali a pleurer à en vouloir a la vie. Tous se que nous pouvons faire c'est compatir de la peine que tu endure, vivre chaque jour en pensant qu'elle n'est plus la. Magali reste dans nos coeur et dans nos mémoires. Moi ce que j'ai envie de dire tout simplement la vie n'est pas un cadeau mais on s'aime on se deteste... Juste a toi ma tante, moi je t'aime

8. Lucienne 12/07/2006

Chère Isabelle c'est avec beaucoup d'émotions que je viens de parcourir ton blog. Magali était une battante et pourtant la vie ne lui a pas fait de cadeau. Que c'est dur à lire ces lignes où l'espoir est tellement présent, puis cette dégradation de l'état de santé. Puisse Magali avoir trouvé la paix. Je suis certaine que du haut du ciel elle veille sur toi sa maman, sur son petit garçon, sur toux ceux qu'elle aime. Courage Isabelle. La pire des choses que l'on puisse vivre est la perte d'un enfant. Je t'embrasse ainsi que ton petit-fils et te serre très fort contre mon coeur. Tendres pensées pour Magali.

9. Patricia, ta marraine 12/07/2006

NON, non, je ne veux pas me souvenir de cette horrible journée. Ta maman nous informait tous les jours de ton état de santé. Tu te battais si fort que tu ne pouvais que VIVRE. Je n’avais pas de doute sur ta grande force. Je ne connaissais qu’une personne qui pouvait traverser cet ouragan : c’était TOI. NON, Tu ne pouvais pas nous quitter. Je n’arrivais pas à le croire. Je t’ai vu dans cette chambre aux murs jaunes. Tu étais paisible. Tu semblais encore nous sourire comme pour nous laisser un dernier message, celui d’être aussi digne que toi mais comment être aussi courageux que toi, Magali ? Comment ne pas montrer notre souffrance ? J’avais envie de crier ma colère contre cette maladie. Flora a dit « c’est pas juste ». Non, ce n’est pas juste. Tous les jours, je pense à toi Magali. Petite filleule, ma tristesse est immense mais ton rire continue à raisonner dans ma tête. Tu détestais que l’on s’apitoie sur ton sort alors j’essayerai de respecter ta volonté mais je sais que je ne serai jamais aussi forte que toi.

10. SOPHIE 26/07/2006

Magali, j'ai appris à te connaître par ta maman, que j'ai connu de façon virtuelle et A CAUSE d'un évènement tragique (perte d'un parent). Je dépose quelques mots en guise de fleurs et d'amitié pour ta maman. J'espère en tout cas que là, de l'autre côté du miroir, les choses sont plus gaies et que tous, ayez le sourire.

11. CHAUVIN Martine 09/11/2006

Je n'ai pas parcouru le blog entier, j'avais très envie de vous parler et vous dire bravo pour votre attitude. C'est génial de parler de Magaly comme vous le faites, elle restera parmis nous pour l'éternité.

12. Comateen II 24/11/2006

"De là-haut où elle se trouve, elle doit être fièr de vous pour se bel hommage que vous rendez à votre fille tant aimé..."

13. Jen 25/04/2007

Tellement déchirant de vous lire. J'en ai la gorge nouée. Comme elle doit vous manquer, comme la vie est dure d'avoir privé cette nouvelle maman de son bébé, ce bébé de sa maman et vous-même de votre fille chérie.

14. fred 25/06/2007

jé parcouru une partie de vote site
je n'ai pas été capable de continuer
c'est trop penible désolé
ca ma rapelé une amie d'enfance que j'ai perdue a cause du meme probleje vous presente toute mes condoleances pour la memoire de votre fille

15. teddynet 14/09/2007

quelle triste finalité, mais lire votre blog, j'en ai les larmes aux yeux, courage à toute la famille

16. xavier 02/11/2007

C'est triste, j'ai moi aussi les larmes aux yeux au moment où j'écris.Mais c'est la vie et nous allons tous passer par là.Courage

17. brigitte 23/01/2008

je viens de decouvrir votre site que vous avez dédié suite a la disparition de votre fille magali. j'en ai les larmes aux yeux, si jeune et si jolie. je suis maman d'un garcon et d'une fille et je crois que le pire dans la vie, c'est de perdre un des enfants. Courage a vous et a votre famille, a son petit garcon. le temps passe, mais les souvenirs reste..

18. lutece 15/02/2008

Quel courage vous avez chère Isabelle de parler de votre fille si belle si pleine de projets . Comment rester insensible devant un tel drame Je ne peux que verser des larmes en lisant votre témoignage qui me boulverse. Pourquoi toutes ces soufrances.Mais heureusement Magali vous a fait le don merveilleux d'un petit fils qui fera votre bonheur à travers lui , vous puiserez chaque jour l'énergie qui vous aidera a adoucir votre peine. Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette douloueuse épreuve et de douces pensées de ma part à Magali et son petit garçon .

19. innconnu 21/01/2009

kan la vie nous enleve nos etre cher on croi mourrir oci mai on est la a pleurer san jamais pouvoir rien faire,c si dur de continue de vivre apres une epreuve si dure mai on fini par y arrive san jamais oublier le mal kon a traverser ...!on voi dan le regard de cet femme de cet maman kel aimai la vie et ke son sourire est rayonnant damour de joie et de vie.et cette hommage est vraiment tres bo courage a tout votre famille

20. Marianne (kro444) 10/04/2010

Ma chère Isabelle,
Je veux que tu saches que je suis de tout coeur avec toi !! Comme toi, je ressens les mêmes sensations que lorsque j'ai su que ma petite Caroline était partie, le 3 juillet 2003 !
Cette sensation ne porte aucun mot, il n'en n'existe aucun pour décrire cette souffrance, cette partie de nous que l'on arrache..
J'ai eu la "chance" que Caroline parte ds son sommeil, sans souffrir contrairement à ta jolie Magali..
Par contre, je n'ai pas eu la chance qu'elle me laisse un merveilleux souvenir, un petit fils, elle m'a laissée seule au monde, le coeur avec un immense morceau en moins...
Voilà, ton blog est magnifique, ta fille également ainsi que toutes les photos et ce que tu y raconte avec tant de chaleur..
Je félicite ton courage, tout en sachant combien nous pouvons être forte lorsqu'il le faut vraiment...
Je t'embrasse de tout coeur,
Avec toute mon amitié,
Marianne

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