Lettre de Lucie à Magali

Je te retranscris ici une lettre que Lucie t'a écrite à l'annonce de ta disparition. Nous aurions aimé que tu partes avec mais cela n'a pu hélas se faire.

'Magali,

J'ai cherché dans ma mémoire des souvenirs de toi.

Et il n'y en avait que des beaux.

Laisse-moi te rendre hommage aujourd'hui, laisse-moi te remercier et témoigner ici la peine que j'ai de savoir ton sourire éteint à jamais.

Je voudrais te rendre hommage.

Magali, pour commencer, et tout simplement, tu vas terriblement me manquer. Nous avons partagé beaucoup de choses toutes simples : des gâteaux, des fous rires, des vêtements, des secrets ... Nous sommes allées danser ensemble, avons dormi ensemble comme deux soeurs, et on était assises ensemble à bien des repas de famille.

Je garderai pour toujours cette image de toi souriante et calme. Tu étais, et tu restes un véritable repère dans ma vie : à côté de toi, le malheur pouvait aller se rhabiller ! Avec quelques mots simples, la vie perdait tous ses côtés sombres, et ne restait plus qu'à sourire !

Tu donnais des leçons d'optimisme, Magali et ça, je ne l'oublierai jamais.

Je voudrais te remercier.

Te remercier pour ces leçons justement. Moi qui édite et lis tant d'histoires où le courage consiste à partir à l'aventure, et terrasser monstres et démons avec une épée, je me suis souvent demandée ce que signifiait le mot 'courage' de nos jours.

Aujourd'hui nul dragon ne menace qui que ce soit, notre pays est en paix et les épées sont en plastique. Est-ce à dire que les héros sont une espèce disparue ?

Non, j'ai compris en t'écoutant que le courage aurait, tout aussi bien pu s'appeler 'Magali'. Le courage que je cherchais partout, je le voyais proche de moi. Je voyais une jeune femme courageuse, jour après jour devant les difficultés. Je voyais ta bonne humeur réduire au silence une maladie terrible, je voyais tes espoirs envoyer au tapis des prédictions funestres, et je voyais tes sourires si francs et si purs qu'on en oubliait que la réalité peut être occultée mais pas fuie.

En ce 7 février 2006, tu es finalement partie. Mais qui d'autre que toi aurait pu tenir aussi longtemps ? Tu donnais des leçons de courage Magali et ça, je ne l'oublierai jamais.

Je voudrais te dire ma peine, et sourire.

Magali, héroïne et joie de vivre, ta disparition est cruelle. Puisses-tu où que tu sois te sentir bien, être heureuse, danser comme tu aimes tant et veiller sur ton fils, sur ton mari, sur nous tous. J'ai beaucoup pleuré ta disparition, mais comme je te l'ai dit Magali, les leçons que tu as données, je ne vais pas les oublier.

Aujourd'hui alors, je vais arrêter de pleurer. Rien ne sera plus fort, pas même la maladie, pas même la mort, pas même le manque, que ton optimisme et ton courage.

Ma peine et ma souffrance de te savoir partie, je vais les cacher derrière cette image de toi que j'ai, magnifique, en robe de mariée, et pleine de bonheur. Mes larmes, je vais les sécher et sourire en me disant que toi, si forte, tu savais sourire dans les moments les plus durs.

Et, je ne serai pas triste de t'avoir perdue Magali, mais je serai heureuse de t'avoir connue et aimée.'

Lucie Maréchal

Toi et Lucie en vacances en espagne Juillet 1998

  Magali. Comment pourrais-je te survivre tant tu me manques ?